MON NOM EST BOND, JAMES BOND. Hillgham, Leeroy Hillgham. A lui seul, il est tout à la fois un hommage et une parodie du plus célèbre des agents secrets britanniques. Il est séduisant, il est efficace… bref, il est bien trop parfait pour être vrai. Et effectivement. Au travers de Leeroy, on découvre joyeusement tous les travers de 007 : narcissique, superficiel, oisif et surtout insolemment chanceux. Sa chance est telle qu’il ne saurait rêver meilleure assurance-vie. Bien sûr, il nie farouchement devoir le succès de ses missions à de tels atouts, et pourtant, il y a toujours une arme ennemie qui s’enraye, un retard d’explosion, un dysfonctionnement des systèmes. Toujours. Au final, Leeroy Hillgham est davantage un faire-valoir du MI6 que leur meilleur agent mais, ça, ses supérieurs se cachent de le lui dire. D’ailleurs, il se garde bien de l’admettre ; tant qu’il reçoit autant les honneurs que les faveurs des femmes, vous savez… Pour compléter le portrait, on pourrait longuement détailler ses innombrables manies : il se prend toujours pour un dandy, et se la joue comme tel ; il appelle tout le monde « Darling » ; il parle fréquemment de lui à la troisième personne... en fait, il parle fréquemment de lui tout court ; c’est peut-être un crétin égocentrique, mais il est bel et bien irrésistible ; il n’a jamais tué personne, ou alors pas sciemment ; il se prétend polyglotte, mais c’est tout juste s’il sait parler l’anglais américain ; il ne roule dans rien d’autre qu’une Aston Martin, et c’est non-négociable ; il se croit encore dans les années 50 ; il signe des autographes bien plus vite qu’il ne tire ; il discute plus souvent avec son miroir qu'avec des individus bien concrets...